Encore appelées bandes d’éveil de vigilance, les bandes podotactiles sont des dispositifs conçus avec de la résine méthacrylate. Ils sont destinés à alerter les personnes vivant avec un handicap visuel et les malvoyants d’un imminent danger lorsqu’ils se déplacent à pied. Vu l’importance du rôle qu’ils jouent, leur implantation doit respecter la norme en vigueur, en l’occurrence la NF P 98-351. Cette implantation est une obligation fixée par l’arrêté du 15 janvier 2007 à certains endroits de nécessité. Alors, pour tout savoir sur la norme qui l’encadre, nous vous invitons à lire cet article.
La norme NF P 98-351 : quel champ d’application ?
NF P 98-351 est la norme qui régule tout ce qui a trait aux dispositifs podotactiles. Rédigé à la base pour les espaces publiques, ainsi que la voirie, le champ d’application de ce document technique tourne aujourd’hui autour des :
- Quais de voies ferrées, de bus ou autre moyen de transport collectif
Les bandes podotactiles doivent être installées dans les lieux d’embarquement et de débarquement. Toutefois, les quais qui ont une hauteur inférieure à 26 cm ou s’il abrite un autre système de protection physique peuvent s’en passer.
- Passages piétons
Les bandes podotactiles doivent être installées sur des passages piétons, qu’ils soient rabaissés ou non.
- Escaliers
Les bandes podotactiles sont à implanter au niveau des escaliers de 3 marches et plus présents dans l’espace publique.
Par ailleurs, il est à noter que la norme NF P 98-351 ne s’applique pas aux ERP. Pour avoir une idée de la règlementation qui est en vigueur pour les ERP, il faut consulter l’arrêté du 8 décembre 2014. Pour plus d’informations, vous pouvez lire l’article sur les bandes podotactiles.
Quels sont les critères à respecter pour l’implantation selon la NF P 98-351 ?
Il existe bien évidemment des critères à respecter avant tout projet d’implantation de bandes podotactiles.
Les caractéristiques géométriques
En termes de critères à prendre en compte, les plots podotactiles doivent être en forme de dôme ayant pour hauteur 5 mm et de diamètre de base de 25 mm. Il est impératif qu’ils soient disposés en quinconce et avoir 37,5 mm d’espace les uns des autres. La largeur de la bande doit être au minimum 587,5 mm. Ceci correspond en effet à un alignement correct de 8 plots.
Par ailleurs, les bandes podotactiles peuvent prendre diverses formes. Premièrement, elles peuvent être en forme de clous podotactiles. Ce sont de petits dômes individuels qui, une fois ensemble constituent une bande. Deuxièmement, elles peuvent être en forme de dalles podotactiles encastrées. Celles-ci sont de grandes plaques enfouies dans le sol. Enfin, elles revêtent la forme de dalles podotactiles rapportées. Ces dernières sont identiques aux précédentes, la semelle est mise sur le sol, mais ne doit excéder 3 mm d’épaisseur.
Les caractéristiques des matériaux de conception
La NF P 98-351 impose de nombreuses évaluations en rapport à la glissance, le feu, l’indentation et la fumée. Ces différentes évaluations sont importantes puisqu’elles garantissent la durabilité d’un produit et de convenance aux normes de sécurité.
D’abord, il est essentiel que les évaluations soient supérieures à M3, peu importe le lieu d’implantation et F3 pour les bandes podotactiles dédiées à l’intérieur. Pour les installations en extérieur, la glissance doit être également un point de vigilance. En fait, en temps de pluie, une pellicule d’eau est susceptible de recouvrir la bande podotactile. Celle-ci peut s’avérer très glissante, occasionnant des chutes, voire de graves blessures.
Par ailleurs, la norme exige un niveau de résistance assez haute. Il est fixé une valeur réglementaire de 0,45 pour l’évaluation AFPV et 0,40 en ce qui concerne l’évaluation SRT. Toutefois, vous n’avez pas besoin de faire qu’un seul de ces tests. Si les valeurs que révèlent l’évaluation choisie ne sont pas convaincantes, la seule conclusion à tirer, c’est que les fournisseurs ne respectent pas la NF P 98-351.
Il est également astucieux de comparer les produits en gardant à l’esprit que plus la valeur est élevée, moins glissant se révèle le produit. À titre d’exemple, une bande d’éveil en résine méthacrylate a généralement une meilleure valeur de glissance qu’une bande en caoutchouc. Cependant, le caoutchouc sera beaucoup plus résistant à l’usure que la bande en résine méthacrylate.
Les règles régissant l’implantation des bandes podotactiles
Pour l’implantation des bandes podotactiles, la norme NF P 98-351 fixe la règle du contraste visuel. Cette dernière représente l’écart de lumière réfléchie qui existe entre la bande et la surface sur laquelle elle est installée. Ce contraste doit être de 0,70 si la bande est beaucoup plus foncée que le support et 2,30 si c’est l’inverse. Ici, le but est d’alerter une personne malvoyante assez tôt d’un danger imminent et ainsi lui permettre de vite s’arrêter. À cela est lié le principe du freinage imposé par la norme. Celui-ci impose une distance de 50 cm avant le danger. Il est donc nécessaire que l’ensemble des bandes soient posées de manière à être conformes à cette distance.
Enfin, les dispositifs podotactiles doivent être installés de sorte qu’une personne ayant des déficiences visuelles puisse ne pas les rater. Pour cela, devant un escalier, la bande d’éveil de vigilance doit être installée, pour ne pas être ratée. Dans le cas d’un quai, toute la longueur est appelée à être équipée et sur toute la largeur de la traversée, s’il s’agit d’un trottoir.